Partir en vacances sans son ordinateur : défi de freelance
Crocool
7/1/20257 min read
On y est : l’heure de remplir tes valises avec ton maillot de bain, ton short préféré et tes tongs est arrivé. C'est l'heure des vacances, de couper du boulot et de se changer les idées. Mais comme chaque année, l'idée complètement zinzin de partir sans ton ordinateur te taraude, sans parvenir à franchir le pas. Et si, cette année, tu réussissais à partir sans ton ordinateur ? Sans ce fidèle compagnon de galère et de réussite, sans cette extension de toi-même avec qui tu passes presque tout ton temps.
Rien que d’y penser, tu as peut-être une goutte de sueur qui perle sur le front. Normal. Dans notre vie de freelance, l’ordinateur n’est pas juste un outil. Mais partir sans lui peut devenir l’un des plus beaux cadeaux que tu puisses t’offrir.
Pourquoi c'est SI difficile de partir sans son PC ? Pourquoi ça vaut vraiment le coup de se faire violence et le laisser ? Et comment le faire sans exploser le compteur du stress ? Allez, viens, on va découvrir tout ça dans les lignes qui suivent.
Pourquoi c’est si dur de lâcher son ordi ?
Avant de parler du grand saut, parlons un peu ressenti et philo. Car soyons honnêtes : partir sans ordinateur, ce n’est pas qu’une question de logistique. C’est une question de confiance et de peur.
1. La peur de rater une opportunité
Un nouveau client, une urgence d’un client existant, un mail important, une proposition de collaboration... Tout ça peut arriver pile pendant ta semaine au soleil. Ton cerveau, bien programmé pour la survie business, voit déjà le scénario catastrophe : "Si je n’ai pas mon ordi, je vais rater LA mission du siècle.". Tu le visualises bien le syndrome FOMO ? Et ta coupure mentale bien méritée qui s'éloigne à l'horizon ?
2. L’impression qu’on ne peut pas se passer de toi
On aime tous croire qu’on est indispensables. Même si on sait rationnellement qu’aucun projet ne s’écroulera en quelques jours, il y a ce petit ego qui murmure : "Et si ça arrivait ?". Et bien si ça arrive, ce n'est pas de ton fait déjà puisque tu étais en train de chiller avec un Piña Colada, et ça attendra. Tu ne peux pas être au four et au moulin. Chacun doit rester à sa place.
3. L’habitude de tout faire par réflexe
On a intégré le réflexe d’ouvrir le Mac ou le PC pour noter une idée, une inspiration, ou un remind qui arrive tel un coup de fouet dans le cerveau. Note tout ça sur ton smartphone ou un cahier. Tu reprendras le cours des choses à ton retour.
4. La crainte du retour
Dans toute vague, il y a un creux et une hauteur. Pour la reprise, c'est l'image mentale qu'on se fait. Plus on s’autorise à couper, plus on imagine la montagne d’e-mails et de tâches qui nous attendent à la rentrée. Et on se dit qu’en gardant l’ordi sous la main, on « prépare le terrain » et on évite de se faire submerger. Sauf que... du coup, tu ne coupes jamais en fait.
Résultat : on emmène l’ordi "au cas où" ou "on ne sait jamais" (aaaaaah cette fameuse phrase), et il finit, au mieux, à dormir au fond de la valise (avec le stress d’y penser quand même), au pire sur la table du Airbnb, allumé chaque soir "juste 10 minutes avant d'aller manger" qui se transforment en 45 minutes et un dîner à 22h30 avec le cerveau encore en surchauffe.
Est-ce que ce sont des vraies vacances ça ? La réponse tient en un mot : NON. Alors essaie de t'offrir ce moment de répit bien mérité, pour lequel tu as bien travaillé. Tu vas voir, couper, c'est un investissement sur toi.
Pourquoi c’est une excellente idée de partir sans ton compagnon à clavier
1. Retrouver la sensation d’être vraiment en pause
Pas de notifications Slack, pas de réflexe d’ouvrir Notion, pas de "allez, j’avance juste un peu sur ce projet". Ton cerveau va respirer, ralentir et se recharger pour de vrai.
2. Prendre du recul
C’est souvent quand on s’éloigne qu’on voit plus clair. Les meilleures idées naissent sous la douche… ou sur un transat, quand on n’est plus collé à l’écran.
3. Démontrer à toi-même (et à tes clients) que tu n’es pas une machine
Tu prouves que tu peux prendre soin de toi, que tu sais poser des limites et que tu fais confiance à ton organisation.
4. Redécouvrir le présent
Sans ordi, tu redécouvres le plaisir simple d’un café sans téléphone, sans vérifier tes mails, en pyjama, ou celui d’une balade sans "penser au boulot". Tu troques les notes de cahier contre les livres de vacances, et tu te laisses vivre sans penser productivité.
Être à fond, croire en son projet et tout donner pour réussir, c'est top. Mais cela ne veut pas dire bosser 12 heures par jour, 365 jours par an. Sinon, c'est l'épuisement qui t'attend, et pas le succès. Et tu sais, même les machines ont besoin d'être éteintes pour se mettre à jour et se relancer. Pour ton bien, ta santé physique et mentale et la réussite de ton projet, je t'invite à mettre ton job en off pendant tes vacances.
Comment partir sans ordi (sans perdre tes cheveux ni ton chiffre d’affaires)
Aller, on arrête de rêver et on passe au concret. Parce que partir serein, sans son laptop, c’est possible, à condition de s'y préparer.
Étape 1 : Annoncer la couleur
Préviens tes clients (ou ton équipe) plusieurs semaines avant. Dis que tu seras en vacances, sans ordinateur, et donne la période précise.
Exemple simple :
"Je serai en congés du 10 au 24 août, sans ordinateur. Si vous avez besoin de moi, pensez à me faire vos demandes avant le 5 août pour qu’on ait le temps de tout caler."
La plupart du temps, ils vont s’adapter sans souci. Et certains t’envieront même.
Étape 2 : Organiser la dernière ligne droite
Planifie ton départ comme tu planifies une livraison de projet :
Liste les tâches à clôturer avant le départ.
Prévois une demi-journée pour traiter les mails de dernière minute.
Programme les publications Instagram et LinkedIn ou tes newsletters si besoin.
Mets à jour tes process pour qu’un client puisse avancer sans toi (exemple : FAQ, guide d’utilisation).
Petite astuce : fixe-toi une date buttoir pour tout finir (2 jours avant le départ par exemple). Les derniers jours, tu pourras souffler, préparer tranquillement les tâches de la reprise et éviter le syndrome du "je finis ma to-do dans le train".
Étape 3 : Créer un filet de sécurité minimal
Partir sans ordi ne veut pas forcément dire partir sans rien du tout.
Emmène ton téléphone (mais désactive les notifications pro)
Mets tous documents importants sur le cloud (drive, notion, etc.), ceux dont tes partenaires ou clients pourraient avoir besoin
Retravaille ta messagerie vocale, en indiquant tes dates de congés
Active une réponse automatique dans ta boîte mail, indiquant que tu es absent, et donnant un délai de réponse
Étape 4 : Se préparer mentalement
C’est peut-être le plus dur. Prends un moment pour te demander : "Qu’est-ce qui me fait si peur dans le fait de laisser mon ordinateur chez moi ?"
Est-ce c'est :
De perdre un client ?
De revenir avec trop de mails ?
D’oublier une idée géniale ?
De ne pas être la personne si parfaite et 100% disponible tout le temps ? (Hello le syndrome de la petite fille modèle)
Une fois que tu as la liste, trouve un plan B réaliste :
Client : tu l’as prévenu et as proposé de décaler / anticiper.
Trop de mails : tu peux bloquer un créneau "tri d’e-mails" le jour du retour.
Idées : prends un carnet papier ou une appli note sur le téléphone.
Syndrome : aller voir un psy à ton retour.
Tu verras que, mis à plat, tes peurs deviennent gérables, et disparaissent petit à petit.
Étape 5 : Déconnecter pour de vrai
Une fois parti, résiste.
Ne te connecte pas "juste 5 minutes". Si tu dois absolument vérifier un mail, fais-le sur le téléphone, pas tous les jours. Et comme tu l'as dit, juste tu vérifies, tu ne réponds pas.
Rationalise. Fais confiance au plan que tu as préparé. Fais-toi confiance. Et souffle enfin !
Et si c’est impossible (ou presque) ?
Soyons réalistes : certains métiers ou périodes rendent le "sans ordi" compliqué. Si tu sens que partir sans ton ordinateur, c'est source de stress, vas-y par étape. Prends-le dans ta valise la première fois, et si tu vois que tu parviens à t'accorder ce break ou un mini-break, félicite-toi. Même un mini-break, c’est déjà précieux.
Tu peux alors viser un sans ordi partiel :
Limiter l’usage à 30 minutes le matin, en fixant un minuteur.
Prendre l’ordi mais sans le chargeur (imparable pour ne pas dépasser !).
Déconnecter complètement quelques jours au milieu des vacances.
Le bilan ?
Les bonus inattendus
Découvrir qu’un mail peut attendre 48h sans que le monde s’écroule.
Revenir avec une créativité regonflée.
Rester fidèle à ses valeurs d’équilibre pro/perso.
Inspirer ses collègues et ses clients à faire pareil.
Ce que tu gagnes vraiment
Retrouver de l’espace mental.
Renouer avec tes envies profondes (voyager, marcher, créer, ne rien faire).
Rappeler que ton travail est au service de ta vie, et pas l’inverse.
T’offrir la preuve la plus douce et la plus radicale : tu n’es pas ton ordi.
Oui, partir en vacances sans son ordinateur, c’est flippant. Mais c’est surtout une façon puissante de montrer, à toi et aux autres, que tu peux faire confiance : à ton organisation, à tes clients, et surtout à toi-même. Et que ce que tu prônes pour les autres, tu sais te l'appliquer aussi.
Essaie, même pour quelques jours. Et tu verras : le monde continue de tourner… et toi aussi, mais avec un grand sourire et le bronzage en plus.
Cœur.